Les
faits sont connus: Oasis se serait senti menacé physiquement
par des hooligans lui jetant des objets..Après environ une demi-heure
de palabres en coulisses, un membre du staff de Paléo annonce à
la foule médusée que le groupe de Manchester ne reviendra
pas. Léger mouvement de protestation..pas d'émeute, mais
un tir de barrage nourri de bouteilles en tout genre s'abat sur la scène.
Appel au calme. Toute rentre dans l'ordre. Le public des premiers rangs,
essentiellement très jeune, n'en revient pas "On avait vu les Red
Hot bourrés à Bâle, mais ils avaient essayé
de jouer. Là, vingt minutes et basta, c'est un peu sumâtre",
protestent deux adolescents un brin désemparés face à
la défection de leurs idoles. Sagement, ils consultent le programme,
histoire de finir la soirée sur une note positive.
Pasos a été la cible de projectiles lancés depuis
le public. C'est avéré. Des vouteilles en verre et des pièces
de monnaie, telle est la version des membres du groupe. Des capotes remplies
d'eau et peut-être quelques vouteilles en PET, mais aucun projetctile
n'a atteint les musiciens, dit l'équipe du Paléo. "La situation
est irrationnelle, Oasis est victime d'une psychose. Et dans ces cas-là,
on ne peut rien faire", lance Daniel Rossellat lors de l'impromptue conférence
de presse qui a immédiatement suivi l'incident.
Et maintenant !!
D'un calme olympien, le boss de Paléo s'excuse auprès du
public victime de cette mauvaise farce et hésite dans ses propos
à qualifier les musiciens d'Oasis "d'enfants gâtés"
ou de parler de "fragilité" caractéristique de tant d'artistes.
A cet instant - environ 1h30 - les musiciens d'Oasis "sont encore dans
leur loge. Pusin comme des enfants...", glisse un brin sardonique Damoeé
Rossellat devamt cette situation historique. Aucun précédent
de ce genre n'est à déplorer lors des vingt-cinq années
du festival, insiste-t-il. Et de sourire à froid devant la
prétendue panique d'Oasis face aux hooligans du terrain de l'Asse
qu'ils voulaient quitter sur-le-champ.
Vingt minutes de concert pour un cachet de plus de 100'000 dollars (plus
de 160 000 francs suisses, le cachet le plus élevé de la
présente édition), c'est cher la minute. Malgré cela,
Paléo n'envisage pas de poursuivre le groupe. Le responsable presse
du festival, Vincent Sager, précise: "Ce serait s'engager dans une
bataille juridique inutile.". Entendez par là, longue et coûteuse
en frais jurifiques pour un résultat assurément maigre. Car
Oasis étant monté sur scène, peut se prévaloir
d'avoir honoré son contrat.
Paléo l'a-t-il fait? A-t-il scrupuleusement fait respecter les mesures
de sécurité ? Bouteille en PET et bouteille en verre ? La
détermination de la mtière des projectiles donnerait lieu
à des appréciations fort différentes de la notion
de "menace physique". Mais le festival est-il responsable des dérapages
de son public ? S'ils ont eu lieu...Vaines interrogations pour ceux qui
sont restés misérablement plantés devant la scène
vide !
Oasis a, lui, touch son cachet. Cela s'est fait dans la journée,
par l'intermédiaire de l'agence du groupe. Une société
avec laquelle nous travaillons deuis de nombreuses années", explique
Vincent Sager.
Et le public déçu ? Au remboursement, Paléo préfère
le dédommagement. "Les spéctateurs qui se sentiraient totalement
lésés et choqués peuvent nous écrire. Ils doivent
envoyer le villet et mentionner le lieu et la date à laquelle ils
l'ont acheté", précise Vincent Sager. Demeure que le public
venu pour le groupe phare de la britpop est le grand perdant de ce concert
qui restera dans les annales du Paléo. Entre autres explications
à cet épisode rocambolesque, il faut signaler que l'irascible
Liam Gallagher, après deux morceaux, s'ên prenait déjà
au public dans un langage ordurier à souhait. Avant qu'il ne file....à
l'anglaise, évidemment.
Tiré du 24 Heures du Vendredi 28 Juillet 2000