SAIAN SUPA CREW

DJ Fun"C'est le système de la double claque, la première c'est la vibe, la seconde les paroles"

Originaires de la région parisienne, Explicit Samuraï ( Sly The Mic Buhdda et Sir Samuel ), OFX ( Feniksi, Vicelow et KLR...) et Simple Spirit ( Specta et Leeroy Kesiah ) se sont réunis musicalement en 'Saïan Supa Crew' en 1997, à l'occasion de l'enregistrement d'une cassette dans un studio underground : "Chacun de nous a roulé sa bosse dans le monde de la musique et s'est forgé une personnalité. On s'est rencontré par le biais de DJ Fun, qui s'occupait d'un studio que nous fréquentions. Au début, on partait dans tous les sens, il régnait entre nous une atmosphère de compétitivité exacerbée, chacun voulait faire mieux que le dernier qui venait de poser son texte. Cette émulation constante demeure, Simple Spiritmais on s'est structurés et découverts une complémentarité. Chaque individualité en influence une autre sans jamais déteindre dessus, et il y a un véritable brassage culturel au sein du groupe. On forme une famille et le Saïan est avant tout un groupe d'amis amoureux de la usique. On a décidé de sortir un maxi pour se faire connaître et surtout pour se faire plaisir. Le décès de K.L.R, un des membres d'OFX, nous a conforté dans notre désir de sortie ce disque.

Leeroy Kesiah: "Si le soleil ne brillait que sur les enculés, j'en connais qui serait particulièrement bronzés".

OFXIls n'ont dès lors eu de cesse d'imposer leur 'nouveau genre musical', basé sur le flow, l'enchevêtrement des voix et de la musique. Au contraire de nombreux groupes de rap, ce n'est pas le fait d'avoir grandis ensemble qui les à réunis, c'est plutot la musique. Eux-mêmes pourtant ne se définissent pas comme un groupe 'alternatif', au contraire de l'avis de certaines presses. "C'est une manière de se débarrasser de nous. Désolé, mais si on fait pas du rap, donc du Hip Hop, on fait quoi ? !". Leeroy Kesiah, Feniksi, Vicelow, Sir Samuel, Sly The Mic Buhdda et Specta, ainsi que DJ fun et le producteur AlsoProdBy, Explicit Samuraisans oublier les choristes Island Kids (Honeymoon & Man Maggy) ont assurément créé une des nouvelles tendance du rap français, avec leurs séquences BeatBox et leurs sonorités Ragga, R&B, Soul. Parfois on a un peu de mal a suivre les textes, les chansons méritant une deuxième écoute, mais "C'est le système de la double claque, la première c'est la vibe, la seconde les paroles". En fait, ils accordent une grande importance autant au fond qu'à la forme. Le Saïan est un groupe positif, mais il est loin d'être mou...

"On ne peut pas inventer de nouveau thèmes, quand les problèmes sont les mêmes. C'est la forme et la manière d'aborder les choses que l'on peut changer"

Leeroy KesiahPetit a petit, le SSC va se faire remarquer par de nombreux featuring, que se soit sur les albums de K-Reen, du Double-H, ou en companie de Doc Gynéco. On remarque aussi un titre, signé Leeroy Kesiah, celui la même qui fait aussi partie de la Mafia Trece, sur la compilation Hostile Hip Hop 2 en 1998, ainsi qu'une participation à la tournée du championnat DMC et aux albums du Double H. C'est déjà pas mal ! De plus en plus connu dans le monde du Hip Hop, le SSC sort un premier Maxi vinyl, 'Saïan Supa Land', passé inapercu du grand public car sortis en indépendant en 98, viendra un single de noel, puis un autre Maxi 5 titres en 1999, simplement appelé 'Saïan Supa Crew'. Un exemple de leurs capacités à peine dévoilées sur des titres comme 'ANGELA', 'C'est le déluge', etc. Ce Maxi étalant bien la volonté du SSC de nous en mettre plein la gueule, avec un pochette style cahier d'écolier 'siglée' Saïan Supa Crew par Mode2. Bref, un bon CD, mais on restait sur notre faim...

"Il faut donner aux gens l'envie de venir nous acheter, nous découvrir et pour cela, il faut faire de la scène et proposer un vrai show."

le crew au complet (Photos tirée de KLR)Ce qui est sur, c'est que le Saïan n'y va pas de main morte sur scène, c'est d'ailleurs ce qui leur à valus, lors des Francofolies de La Rochelle, de se voir comparé à KRS-One ou aux Beastie Boys, au niveau de leurs performances en live, par un journaliste de FatBoss, qui voyait en eux l'un des meilleurs groupe de scène. Avec toujours une touche de mise en scène, les Saïan conseillant à leur public de venir les voirs habillés de jaune flashi, histoire de mettre de l'ambiance. Le grand public allait pouvoir vérifier tout ca lors des victoires de la musique 2000, où le SSC présentai son 'Raz de marée' devant un public ébahis. Apres une tournée dans toute la France qui leur à permis d'asseoir leur Vicelow, Sir Samuel et Leeroy Kesiahnotoriété, par le biais du bouche à oreille, les amis s'apprêtent à sortir l'album 'KLR', fruit de nombreux mois de travail dans l'isolement d'un studio à Toulouse : "Nous sommes à Toulouse depuis Juin. On termine l'enregistrement de l'album. Nous voulons montrer le panel de nos capacités, nous faire plaisir, et donner du bon son aux gens. On a limité le nombre de titres, parce qu'on avait la possibilité de sortir un double CD. Toutes nos vibes sont dans ce disque. C'est pourquoi nous sommes venus ici, pour s'isoler. Notre travail est naturel, c'est le mot qui nous caractérise le mieux. On essaie d'ouvrir les mentalités avec ce disque".

"Nous nous sommes promis de ne pas tout arrêter"

En plein showL'album se nomme KLR, du nom d'un membre d'OFX aujourd'hui décédé dans un accident de voiture en 1998, cet album lui est evidemment dédié : "C'était la chose la plus naturelle à faire. Après son décès, nous nous sommes promis de ne pas tout arrêter, on s'est dits qu'il fallait continuer. L'aboutissement, c'est l'album." Une chanson éponyme lui étant consacrée, on comprend alors la vraie force du SSC : Une communion parfaite entre les six chanteurs, une réelle complicité qui leur permet de faire passer les émotions sans les dénaturer, et sans faire appel à un seul featuring, ce qui d'ailleur mis la presse 'spécialisée' dans tout ces état. Des morceaux comme 'G-PADPO', 'Pitchy&Scratchee show' ou 'Le Malade Imaginaire' prouvent que les 6 du SSC on bien sur de l'humour , mais surtout du talent, pour enterrer les faux MC, les spectateur endormis et les contrôleurs RATP... Graphiquement, l'album ne déroge pas à la règle : en foutre plein la vue. Des couleurs vives, de l'art graphique, toujours par Mode2, des photos délires,... Encore une belle réalisation du SSC, en attendant la suite...

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